Le Kilimandjaro

Kilimandjaro

 

Localisation : Tanzanie

Point culminant : 5895 m

Contexte géographique : Rift continental

Type : Stratovolcan

Dynamisme éruptif : Hawaiien à vulcanien

 

Le Kilimandjaro, symbole africain, est un volumineux stratovolcan de près de 6000 m d’altitude, dont les flancs sont parsemés de centaines de cônes adventifs. Couronné de neiges éternelles et de quelques glaciers (qui fondent beaucoup depuis 10 ans), il possède trois sommets distincts : le Kibo culminant à 5895 m, le Mawenzi (5149 m) et le Shira (3962 m).

 

Le volcanisme du Kilimandjaro a débuté durant le Pliocène. L'édifice s'est construit en quatre grandes phases.

 

Paléo - volcan de Kilema.

Cette étape est antérieure à 2,5 millions d'années. Elle est très mal connue en raison du faible nombre de datations radiométriques réalisées sur le volcan et de l'enfouissement des coulées sous d'autres plus récentes. Trois indices géomorphologiques viennent pourtant soutenir son existence.

Des strates en inversion de relief sont visibles au niveau des dorsales de Kilema au sud, Kibongoto au sud-ouest et Ol Molog au nord-ouest. La modélisation de l'édifice qui en serait responsable permet de constater que les coulées proviennent de rifts et ont comblé les failles principales du graben.

À l'ouest, entre les dorsales d'Ol Molog et de Kibongoto, le relief particulier en forme de caldeira effondrée ou de cirque naturel a accueilli le Shira qui l'a rempli partiellement. Le produit de l'érosion a été évacué vers l'ouest puis recouvert par le volcan Méru. Il est responsable de la singularité d'orientation du rift dans la région.

Un relief relativement similaire marqué par la dépression de Rau est présent au sud, entre les dorsales de Kibongoto et de Kilema. Il est en partie comblé par les produits du Kibo, situé à son extrémité Nord. Néanmoins, plus au sud, sur les rives du lac Nyumba ya Mungu, des dépôts volcaniques pourraient confirmer l'hypothèse d'un éventrement du versant méridional du paléo-volcan.

 

 

Naissance du Shira.

 

Le début de cet événement est estimé à entre 2,5 et 2 millions d'années. Il est caractérisé par d'importantes émissions volcaniques à la jonction et le long des dorsales d'Ol Molog (ou Shira Nord) et de Kibongoto, orientées environ nord / sud. Un volcan bouclier basaltique assez étendu se met en place en éjectant pyroclastites, tufs et laves. Parallèlement, des coupes de terrain mettent en évidence une inclinaison accentuée des coulées, montrant par là que l'édifice prend de la hauteur.

Le Shira est caractérisé par une caldeira ouverte vers le nord-est mais dont les remparts sont encore fortement marqués à l'ouest et au sud. Une centaine de dykes, témoins d'une ultime activité du Shira, s'élèvent en son centre. Elle a peut-être été doublée par une caldeira extérieure dont il reste peu de traces. L'érosion, essentiellement glaciaire, puis les émissions du Kibo ont fortement modelé le relief du Shira.

 

Naissance du Mawenzi.

 

Le commencement de cet événement date de 1,1 et 0,7 million d'années. Il résulte de la migration vers l'est, au niveau de l'ancienne dorsale de Kilema, de l'activité volcanique. Cette dernière s'avère relativement faible mais continue et se déroule en deux étapes principales. Dans un premier temps, le Mawenzi connaît des intrusions basaltiques dont la structure est appelée Neumann Tower ainsi que des extrusions fines de trachy-basaltes et de trachy-andésite qui forment des cônes et des necks érodés : South Peak, Pinnacle Col et Purtscheller Peak. L'érosion post-volcanique est très importante et, en raison de la finesse des matériaux (tufs, cendres), le relief adopte un aspect chaotique, très déchiqueté. Dans un second temps, vers 0,6 à 0,5 million d'années avant notre ère, une ou plusieurs nuées ardentes éventrent le rebord Nord-Est de la caldeira de 65 kilomètres de diamètre. Un volcanisme de type peléen se met en place avec des émissions de pyroclastites et des lahars dont on retrouve les traces jusqu'au Kenya. À la fin de ces éruptions, le Mawenzi est soumis à une seconde érosion du fait de l'englacement de l'édifice.

 

Naissance du Kibo.

 

La naissance du Kibo remonte à entre 0,6 et 0,55 million d'années et demeure l'étape la mieux connue. Cinq paliers de cette naissance ont été identifiés jusqu'à nos jours. Jusqu'à 0,4 million d'années avant notre ère, un stratovolcan de forme conique se forme, comparable au Mawenzi, probablement au-dessus de la dorsale de Kibongoto. Les éruptions sont irrégulières et favorisent une érosion et des dépôts morainiques engendrés par la première période de glaciation. Elles sont constituées de trachytes, de trachy-andésites à oligoclases, de trachy-basaltes et de basaltes à olivine. Ces éruptions irrégulières se terminent par un événement explosif appelé Weru Weru, à base de pyroclastites et de lahars (coulées de boue brûlantes), au sud et sud-ouest de la caldeira, ainsi que par les premières irruptions de cônes secondaires dans la zone d'Ol Molog. Entre 0,4 et 0,25 million d'années avant notre ère, un nouveau dôme se forme à 1,6 kilomètre au nord-est. Il émet des coulées de lave qui entraine l'effondrement de l'édifice et l'apparition d'intrusions de syénites. La deuxième période de glaciation provoque une nouvelle érosion. Un lac se créé comme en témoigne la présence de pillow lavas. Entre 0,25 et 0,1 million d'années avant notre ère, des explosions pliniennes se succèdent. Des retombées se produisent jusqu'au Kenya. L'érosion causée par la troisième période de glaciation entraîne un effondrement partiel et la vidange de la caldeira elliptique de 1,9 par 2,3 kilomètres, notamment par des lahars et des nuées ardentes. Entre 100 000 et 18 000 ans, la caldeira et le dôme actuels se forment à l'intérieur des restes de la précédente cladeira. Les traces d'éruptions phréatiques et d'érosion valident l'existence des quatrième et cinquième glaciations, entrecoupées d'épisodes plus humides.

 

 Enfin, entre 18 000 et 5 000 ans, le Kibo accueille un lac de lave. Sa vidange crée le Pit Crater en couvrant le sommet de scories et le versant Nord de coulées de lave.

 

Le Kilimandjaro de nos jours.

 

Le volcan dort depuis environ 5000 ans mais il n'est pas éteint comme on pourrait le croire.

En effet, le volcan est parfois secoués par des petits ou moyens séismes. De plus, il émet parfois des fumerolles dont les températures en surface sont en moyenne de 78 °.

En 2003 des volcanologues ont estimé que du magma se trouvait encore à 400 mètres de profondeur sous le sommet.

En 1948 le Kilimandjaro avait été parcouru de nombreux essaims sismiques et la température des fumerolles avait considérablement augmenté, laissant présager une éventuelle éruption. A ce jour, rien ne s'est produit mais l'édifice peut un jour se réveiller.



22/02/2012
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