Sakurajima
Sa plus violente activité est celle de 1914. Sakurajima était endormi depuis un siècle. Des séismes précurseurs avaient avertis la population et beaucoup de résidents avaient eu le temps de fuir. Dans la ville de Kagoshima, 417 secousses telluriques avaient été enregistrées dans les trente heures précédant l'éruption. Un panache de cendres volcaniques s'est soudain élevé jusqu'à huit kilomètres d'altitude et des nuées ardentes ont dévalé les pentes du volcan. Le 13 janvier, un puissant séisme tue 35 personnes et à partir de cette date l'activité éruptive change : les explosions se font moins fréquentes et des coulées de lave apparaissent à l'est et à l'ouest du sommet, agrandissant l'île et la reliant à celle de Kyūshū en comblant partiellement le détroit large de 400 mètres et profond de 72 mètres. L'activité effusive dura des mois ce qui est rare au Japon où la lave est généralement andésitique et trop visqueuse pour pouvoir s'écouler.
Durant la phase finale de l'éruption, le fond de la caldeira d'Aira s'est abaissé de soixante centimètres, vraisemblablement à cause de la vidange de la chambre magmatique. Le fait que la subsidence se soit produite au centre de la caldeira et non sous le Sakurajima a permis de démontrer le lien entre le volcan et la caldeira, notamment la présence d'une chambre magmatique unique. La modification de la morphologie de la baie de Kagoshima avec la disparition d'un détroit au profit d'un isthme a affecté les marées avec l'augmentation du marnage.
De nombreux travaux ont été entrepris et des mesures ont été prises afin de limiter les risques encourus par la population :
- Aujourd'hui, les habitants n'auraient pas à courir en tous sens à la recherche d'une embarcation. Leur évacuation est programmée, réglée comme un ballet. Chaque 12 janvier, date anniversaire de l'explosion de 1914, elle fait même l'objet d'une répétition générale à laquelle ne manquent que la lave et les bombes.
- Sur les pentes du Sakurajima ont été construits de nombreux canaux de collecte, digues et bassins de rétention afin de canaliser et de stopper les lahars.
- plans d'évacuation, le port du casque obligatoire pour les enfants (le casque les protège des retombées de cendres et de petites pierres projetées dans l'atmosphère presque quotidiennement). Pour les écoliers, la consigne est de se jeter sous les pupitres à la moindre alerte. Le premier danger qu'offre le Sakurajima est en effet l'écroulement des toits sous le poids des cendres.
- Des abris en béton armé tous les 200 mètres servent de refuges en cas de projections de blocs